Microphone de scène
Stylo plume

Lucas Sanner

auteur compositeur interprète

Quoi de neuf dans la chanson ?

"De toutes façons tout a déjà été fait" ...parait il. Bon, c'est vrai que depuis la fin des années 70 rien de vraiment nouveau n'a émergé, et ça n'a pas l'air de s'arranger avec les innombrables revivals en tout genre (disco, yéyé, sixties, seventies etc...) qui font ressembler les bacs des disquaires à des rayons surgelés. Alors... est ce que tout a vraiment déjà été fait ?

La théorie du poum tchac.

Quel est l'instrument de musique qui a le plus marqué le XXème siècle ? Les réponses vont de la guitare électrique au synthétiseur en passant même parfois par le ukulélé. A mon sens, la batterie est l'instrument du XXème siècle car elle a changé radicalement notre perception du rythme en martelant chaque temps à coups de poum et de tchac. Il paraît aujourd'hui presque impensable de concevoir un morceau sans batterie. Je tiens tout de suite à dire aux batteurs qui me lisent que je n'ai absolument rien contre eux ni contre leur instrument, mais force est de constater qu'au fil du temps la batterie (et sa cousine la boite à rythme) est devenue omniprésente dans le paysage musical contemporain voir carrément omnipotentedans la techno ou le rap.

Aussi, pourquoi ne pas essayer de s'éloigner de l'éternel poum tchac, un copain m'a suggéré tchac poum. Je doute de l'efficacité de son idée. Sérieusement, il faudrait en fait appréhender le rythme différement. Ne pas remplacer bêtement le poum tchac mais repenser l'idée même du rythme ce qui n'est pas une mince affaire quand on a été formaté par la pop des 40 dernières années.

L'amiral l'arima, la rime à quoi, la rime à rien...

En chanson qu'est ce qui revient plus souvent que le refrain ? La rime of course. De la bluette guimauve au texte d'anthologie il est presque impossible d'y échapper. C'est vrai que la rime balise le texte rythmiquement de sorte que celui-ci s'adapte parfaitement au schéma couplet refrain. Cette formule a d'ailleurs largement fait ses preuves depuis le XVIIème siècle.

Pourquoi ne pas essayer de se détacher de la rime (qui peut rendre le texte horriblement prévisible et routinier) et s'aventurer sur les territoires peu fréquentés de la prose ? Il est curieux de constater le nombre restreint de chanteurs qui s'y sont essayé. Peut être qu'avec la prose tous les repères présents dans les textes rimés disparaîssent et l'auteur doit réinventer à chaque fois ses propres règles (assonances, rimes internes, alitérations etc...). Il travail en quelque sorte "sans filet". Alors que la rime impose une rigueur presque mathématique et est parfois trop directive, (rime oblige), la prose permet une plus grande liberté donc un champ d'exploration beaucoup plus vaste.

En conclusion

Voilà quelques points qu'il serait intéressant de reconsidérer pour se démarquer un peu du format classique utilisé dans la chanson. Evidemment y a du boulot, mais bon on a rien sans rien et il me semble que ça vaut le coup de continuer à creuser dans cette direction.
 
...à suivre.

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