Microphone de scène
Stylo plume

Lucas Sanner

auteur compositeur interprète

Les trente glorieuses du rock.

Epilogue

Nous voici arrivé à la fin du voyage. Les années 70 se terminent et le rock avec elles. Ce fut une belle histoire, mais comme toutes les belles histoires elle doit se terminer même si certain l'ont cru éternelle : Hey hey my my, Rock'n'roll can never die.
Maintenant, on peut toujours s'interroger sur ce qui a provoqué le déclin du rock même si on n'obtiendra jamais une réponse nette et tranchée.

Tout d'abord il y a l'aspect purement musical. Du début des années 60 à la fin des années 70 on a assaisonné le rock à à peu prés toutes les sauces, folk, jazz, classique, blues, latino, reggae etc.... il est donc logique qu'à un moment la source se tarisse et que les combinaisons s'épuisent.

Vient ensuite l'aspect social. Dans les années 80 l'attitude de la société vis à vis de la jeunesse a totalement changé. On est loin de Passe ton bac d'abord ! et de Tais toi quand tu parles !. On est quasiment passé à l'excès inverse qui va de l'adolescent qu'on ne doit surtout pas contrarier, jusqu'au jeunisme le plus écoeurant.
Car qui sont-ils ces parents et ces dirigeants des années 80/90 ? Ce sont tous les babys boomers qui dansaient sur Revolution ou Brown Sugar, qui prônaient l'amour libre et qui interdisaient d'interdire. Et même si la société qu'ils ont créé est loin de ressembler à celle dont ils rêvaient dans les années 60/70, ils leur est difficile, à moins d’être d’une totale hypocrisie, d'élever leurs progénitures façon coupe au bol et plume sergent major.
Toutefois, les conflits de générations étant inévitables (quelque soit la génération), il faut bien trouver quelque chose pour enquiquiner ses géniteurs cools et ouverts au dialogue.
A partir des années 80 on commence à voir la situation inverse (et cocasse) du rejeton qui ne supporte plus ses ex-hippies de parents et se réfugie dans les valeurs conservatrices de droite. On se révolte comme on peut !
En tous cas la révolte, si révolte il y a, ne passe plus par la musique et encore moins par le rock.

Enfin vient le coté purement (et bassement) économique. Tous les businessmen ainsi que les groupes eux même ont rapidement compris que le rock était une véritable poule aux oeufs d'or. Il était donc hors de question de tout laisser tomber sous prétexte de manque d'inspiration, manque de rébellion, manque de style et en fin de compte de manque d'amour.
L'industrie du disque a peu à peu pris le control total sur la musique et l'image d'un chanteur ou d'un groupe ce qui aboutit à la platitude et au formatage que l'on connaît aujourd'hui.

Puis reste l'aspect passager et éphémère des choses contre lequel personne ne peut rien. C'est un problème aussi vieux que le monde. On voudrait que les choses dure toujours mais il n'en va jamais ainsi, et le rock ne fait pas exception à la règle.
Quoiqu'il en soit, à la fin des années 70 et à partir des années 80 le rock est devenu l'antithèse de ce qu'il était au départ.
Il s'est transformé en machine bien huilée, trop bien huilée, au lieu de rester le grain de sable qui faisait dérailler toute la belle mécanique et remettait en question la machine elle même.
 
When the music is over turn out the lights.   (The Doors - 1968)

Lucas Sanner 22/06/2008

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